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    Un crime en Hollande

     

    Résumé :

    Quand Maigret arriva à Delfzijl, une après-midi de mai, il n'avait sur l'affaire qui l'appelait dans cette petite ville plantée à l'extrême nord de la Hollande que des notions élémentaires. Un certain Jean Duclos, professeur à l'université de Nancy, faisait une tournée de conférences dans les pays du nord. A Delfzijl, il était l'hôte d'un professeur à l'école navale, M. Popinga. Or M. Popinga était assassiné et, si l'on n'accusait pas formellement le professeur français, on le priait néanmoins de ne pas quitter la ville et de se tenir à disposition des autorités néerlandaises.

    C'était tout, ou à peu près. Jean Duclos avait alerté l'université de Nancy, qui avait obtenu qu'un membre de la Police Judiciaire fût envoyé en mission à Delfzijl. La tâche incombait à Maigret. Tâche plus officieuse qu'officielle et qu'il avait rendue moins officielle encore en omettant d'avertir ses collègues hollandais de son arrivée.

    Par les soins de Jean Duclos, il avait reçu un rapport assez confus, suivi d'une liste des noms de ceux qui étaient mêlés de près ou de loin à cette histoire. Ce fût cette liste qu'il consulta en gare de Delfzijl.

     

    Mon avis :

    Comme à son habitude, Simenon sait dépeindre mieux que quiconque les lieux, les personnages et les ambiances. Ici nous nous retrouvons en Hollande et j'ai été d'autant plus séduite par le roman, que cela m'a ramené à des souvenirs d'enfance, ayant passé la majeure partie de mes vacances en Belgique et en Hollande (dans ma famille maternelle). 

    Même si la barrière de la langue handicape fortement Maigret dans son enquête, il réussit néanmoins à amener les personnages à un point culminant qui fait qu'à un moment donné nul retour en arrière ne sera désormais possible. L'accent étant placé sur la psychologie des personnages, Simenon nous prouve une fois de plus que le langage oral peut somme toute passer au second plan, alors que les attitudes corporelles et les émotions prennent toute leur dimension.

    Du grand Maigret wink2

     

    Ma note : 10/10.


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    Résumé :

    Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen. On avait vu tour à tour, par les fenêtres sans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif... La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame... Et le poêle qui semblait ronfler plus fort dans le bureau de Maigret. Sur la table, il y avait des demis vides, des restes de sandwiches.

     

    Mon avis :

    Avec mon mari nous venions tout juste de terminer le visionnage du DVD La nuit du carrefour avec l'excellent Bruno Cremer (je lui ai offert le coffret de l'intégrale de Maigret à Noël, aussi un peu pour moi, pour être tout à fait honnête...), quand je m'aperçois que le prochain roman à lire dans mon intégrale "papier" était justement celui-ci ! Ni une ni deux, je me suis empressée de m'y plonger car je n'avais pas bien saisi certaines nuances de l'histoire et je voulais en savoir davantage. Bien évidemment, le roman offre bien plus de détails et le scénario devient très limpide.

    Maigret interroge Andersen, un homme qui ne cesse de clamer son innocence. Pourtant, on a trouvé la voiture de son voisin dans son propre garage, avec un homme mort à l'intérieur, tué d'un coup de feu. De la même manière, le dit voisin trouve chez lui, le vieux tacot d'Andersen. Tous les soupçons se portent vers ce dernier, mais faute de preuves, il est relâché. Maigret va alors se rendre dans un lieu isolé, nommé "Le carrefour des trois veuves" où vivent trois familles qui semblent se détester, dont Andersen. L'ambiance est oppressante et des événements dramatiques ne tardent pas à émailler la tranquillité relative des nuits de printemps.

    Un roman que j'ai adoré, bien plus que le film et qui me donne encore plus envie de poursuivre mon aventure avec Simenon.

     

    Ma note : 10/10.


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    L'affaire Protheroe

     

    Résumé :

     Quand on découvre le colonel Protheroe tué d'une balle dans la tête dans le bureau du presbytère, le pasteur a sans doute déjà une idée sur l'identité de l'assassin ou, en tous cas, sur un mobile vraisemblable. N'assiste-t-il pas au thé hebdomadaire de sa femme, où s'échangent potins et cancans ?

     

    Mon avis :

    Ayant lu l'intégralité des Hercule Poirot (dont je suis fan), je me devais de tenter la série des romans de Miss Marple, que j'avais simplement vu en téléfilm. J'ai donc entrepris de commencer par le premier opus. Hélas, Miss Marple n'a pas le charisme de Poirot, ni sa finesse et encore moins son humour. J'ai trouvé l'enquête plate, ennuyeuse au possible et j'ai bien eu du mal à la terminer.

    Le classicisme de l'écriture d'Agatha Christie associée à un personnage aussi peu attachant et attrayant que Miss Marple ne font pas bon ménage. Je m'attendais, certes à une vieille fille anglaise, représentative de la société victorienne, mais pas à un personnage aussi peu actif et en retrait. Le narrateur, représenté par le pasteur, est le principal enquêteur et Miss Marple n'apparaît au final que comme un personnage banal, relativement secondaire. Une grosse déception pour ma part et j'en resterai donc là pour cette série.

     

    Ma note : 4/10.


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    Le chien jaune

     

    Résumé :

    Vendredi 7 novembre. Concarneau est désert. L'horloge lumineuse de la vieille ville, qu'on aperçoit au-dessus des remparts, marque onze heures moins cinq. C'est le plein de la marée et une tempête du sud-ouest fait s'entrechoquer les barques dans le port. Le vent dans les rues, où l'on voit parfois des bouts de papier filer à toute allure au ras du sol. Quai l'Aiguillon, il n'y a pas une lumière. Tout est fermé. Tout le monde dort. Seules les trois fenêtres de l'Amiral, à l'angle de la place et du quai, sont encore éclairées.

     

    Mon avis :

    Je continue de savourer avec délectation mon intégrale de "Maigret". Savourer est le mot juste car un roman de Simenon se goûte, se sent, se regarde, tellement l'effet visuel est intense. On est littéralement plongé dans le décor sombre, humide et terne de Concarneau et c'est bien là la grande force de Simenon : savoir retranscrire les ambiances, les personnages, les lieux.

    L'enquête policière paraît finalement bien secondaire et s'affiche presque comme un prétexte pour l'auteur de planter ses personnages. Pourquoi ces meurtres qui n'en sont finalement pas ? Pour quelle raison trouve-t-on toujours ce chien jaune au détour d'une rue ? Comme à son habitude, le commissaire se tait, observe, ne tire aucune conclusion hâtive. Il agace ceux qui attendent des réponses et le dénouement de l'enquête. Au final, tout se délie à la fin du roman, comme une évidence et presque sans démonstration. Les acteurs se révèlent, en proie à la panique et Maigret, telle une araignée qui tisse sa toile, n'a plus qu'à attendre et cueillir les conclusions qui se livrent à lui...

     

    Ma note : 7/10.


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    La tête d'un homme

     

    Résumé :

    Le 7 juillet, à Saint-Cloud, une riche veuve américaine, Mme Henderson et sa femme de chambre, Elise Chatrier, sont assassinées dans leur villa. Très rapidement, Joseph Heurtin, un livreur de vingt-sept ans dont la présence sur les lieux du crime est attestée, est arrêté puis condamné à la peine de mort. Mais Maigret ne croit pas en la culpabilité de Heurtin et il organise en secret son évasion, persuadé que celui-ci va le mener sur la piste du véritable assassin.

     

    Mon avis :

    Adorant les romans de Georges Simenon, j'ai entrepris cette année de lire l'intégrale des "Maigret" dans l'ordre chronologique. A l'occasion des 30 ans de la mort de l'écrivain, j'ai donc profité de la publication de l'intégrale par les éditions Omnibus pour me la procurer. Je vous livre la couverture du premier tome, elle est magnifique et dépeint à merveille l'idée que je me fais de l'univers des "Maigret" :

     

    La tête d'un hommeLa tête d'un homme

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La tête d'un homme a été écrit entre septembre 1930 et mars 1931 dans une chambre de l'hôtel Aiglon à Paris. J'apprécie de connaître ces détails qui nous permettent de replacer l'enquête dans son contexte d'écriture et d'une certaine manière de mieux entrer dans le roman. L'intrigue se montre d'emblée originale, puisqu'il est question d'un homme, condamné à mort, qui va pouvoir s'évader grâce à la complicité du commissaire Maigret lui-même, qui ne croit pas en sa culpabilité. S'ensuite une course contre la montre entre les enquêteurs et leur fuyard, afin de démontrer au procureur (peu enclin à croire Maigret) que le coupable est ailleurs.

     J'ai adoré ce roman, car l'écriture est directe, précise, sans fioritures et nous replonge comme à chaque fois dans une atmosphère propre à Simenon : la pluie, la nuit, les lumières grises et ternes, mais des personnages variés et hauts en couleur, comme pour trancher avec la morosité de l'arrière-plan. Les actions s'enchaînent, toujours lentes, mais jamais ennuyeuses, avec cette patience et ce mutisme toujours propre à Maigret. C'est drôle, à chaque fois que je me plonge dans ces enquêtes je me représente toujours Bruno Cremer, qui pour moi incarne le mieux le "plébéien" commissaire. J'ai hâte d'être à la prochaine enquête !

     

    Ma note : 9/10.


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